Zombies dans la vraie vie : des condamnés à morts - vivants
(Le mardi 14/03/23, Alain Prunier et moi-même avons eu l'immense plaisir d'être invités par l'ALTEC à participer à une conférence live-sketchée au Théâtre de Bourg-en-Bresse sur le thème des Zombies. Une soirée précédée par l'élection du meilleur zombie étant venu assister à la conférence, organisé par l'association 100%. L'occasion était excellente car il s'agissait de l'anniversaire de la sortie de Moi, Parasite, le 14/03/18 ! Je vous propose donc de partager avec vous le Facebook Live (captation vidéo de la soirée), le diaporama, la mise en image de quelques questions posées à cette occasion, ainsi que les scans des dessins réalisés par Alain Prunier durant la soirée !)
Le Diaporama :
Les vrais zombies de la nature
Pour vous, Pierre Kerner, comment pourrait-on définir un zombie d’un point de vue biologique ?
Dans la pop culture, le zombie se réfère à un humain mort, revenu à la vie, et capable de transmettre son état de mort-vivant par morsure. Les zombies sont généralement partiellement décomposés, dépourvus de langage, de raison et souvent de conscience. Le mythe du zombie prend source dans la culture vaudou où il désigne un mort réanimé et sous le contrôle d'un sorcier. Les origines des zombies dans la pop culture sont très variées, du surnaturel, au virus en passant par les champignons, comme dans le jeu et la série The Last of Us :
J'ai tout d'abord rassuré l'audience (et le lectorat de ce blog) en annonçant que les zombies morts-vivants n'ont jamais été documentés par les biologistes. Par contre, des condamnés-à-mort vivants, dont le comportement est partiellement voire totalement contrôlé par un agent externe, ça existe. Même chez les humains ! En témoigne de pauvres victimes du virus de la rage :
En effet, la rage est le nom de la maladie provoquée par un Lyssavirus (du grec lyssa, « rage », personnification de la folie furieuse, de la frénésie destructrice et de la rage des animaux). Je vous invite à regarder cette fantastique vidéo de Kurzgezagt qui résume parfaitement les particularités de cette maladie et pourquoi certains aspects rappellent le mythe du Zombie :
Hormis la condamnation à mort que constitue la déclaration des symptômes de la rage, ce qui m'a surtout frappé c'est le fait qu'un virus puisse altérer le comportement de ses hôtes (augmentation de l’agressivité et hydrophobie). Pour ce dernier effet, il s'agirait de contractions involontaires du larynx empêchant la déglutition et qui, par réflexe pavlovien probablement, provoque une hydrophobie aiguë.
Cette hydrophobie apporterait un avantage non négligeable pour le virus dont la transmission se fait à travers la salive dont la production est accentuée pendant la maladie (et qui serait diluée si l'individu pouvait boire).
L'Hydrophobie est même l'un des noms qui désignait probablement des individus infectés par la rage dans l'antiquité. On pense ainsi que Galien avait déjà décrit des personnes infectés par la rage, et aurait aussi décrit d'autres symptômes encore plus étranges comme une libido accrue (confirmée par une récente étude publiée en 2011 concernant un cas d'une femme indienne de 28 ans) ou des érections intempestives. Tant et si bien que certains chercheurs pensent que la rage aurait pu non seulement inspirer le mythe du Zombie, mais aussi celui du loup-garou en encore des vampires.
Auriez-vous des exemples de parasitisme qui s’apparentent à de la “zombification”
Pour répondre à cette question, pour laquelle il fallait que je ne fournisse que 3 exemples max (vous verrez que j'ai un poil triché...), je me suis très largement inspiré d'un billet de blog publié ici décrivant les splendides clichés d'Anand Varma pour National Geographic. J'avais trié mes exemples du moins au plus impressionnant, en terme de manipulation comportementale :
Exemple 1 - Les champignons zombificateurs
N'en déplaise à la série The Last of Us, les champignons zombificateurs ne sont que sur la 3ème place de mon podium... Certes, la manipulation des fourmis du genre Camponotus par l'espèce Ophiocordyceps unilateralis est impressionnante.
Dans Moi, Parasite, elle est décrite ainsi :
Lorsqu’une fourmi est contaminée par une spore, c’en est fait de sa volonté. Le champignon prend le contrôle et [oblige] la victime à grimper le long d’un brin d’herbe, le mordre de ses mandibules et rester immobile. [...] La fourmi ainsi perchée sur un brin d’herbe au-dessus de la colonie, le champignon peut croître tranquillement pendant plusieurs jours et germer à l’intérieur de son corps, puis la transpercer d’une longue tige boursouflée, destinée à faire pleuvoir une pluie de spores sur les autres membres de la colonie située en dessous. Le plus ahurissant dans ce contrôle comportemental, c’est qu’il est réalisé par un organisme sans cerveau et qui ne semble pas pénétrer celui de ses victimes pour accomplir ses prouesses. En effet, les réseaux de cellules fongiques qui envahissent les fourmis paraissent délaisser le système nerveux pour s’insinuer plutôt dans leurs fibres musculaires. Leur stratégie reste mystérieuse. Les champignons Cordyceps sont-ils des marionnettistes au sens propre du terme, agissant sur les fibres musculaires de leur victime comme autant de fils attachés aux membres d’un pantin ? Ou bien sont-ils de fins alchimistes, distillant des mélanges de perturbateurs neuraux à travers tout le corps de l’hôte ?
Mais depuis, j'ai découvert un champignon dit entomopathogène (qui infecte les insectes) encore plus impressionnant : Massospora cicadina qui s'attaque aux cigales périodiques du genre Magicicada.
Non seulement ce champignon ampute les cigales infectées d'une partie de leur abdomen, mais s'il s'agit d'une cigale mâle, celle-ci va tenter de se reproduire avec toute cigale qui passe (mâle ou femelle). Cependant, ce comportement est aussi observé chez des cigales mâles amputées après prédation (qui sont donc ultrabadass) :
Exemple 2 - Les vers zombificateurs
Des manipulations comportementales encore plus subtiles sont réalisés par différents vers, comme le ver gordien Paragordius varius qui pousse des criquets à se noyer (voir l'histoire ici et là).
Ou encore les vers Myrmeconema neotropicum qui s'en prennent aux fourmis Cephalotes atratus :
Comme expliqué dans Moi,Parasite :
[L]es femelles des vers parasitaires nématodes Myrmeconema neotropicum logent dans leur abdomen. Celles-ci parviennent à fragiliser la cuticule qui entoure les segments de la fourmi, la rendant presque translucide. Étant donné que les embryons stockés dans ces femelles sont rouges, cela transforme les fourmis en véritables loupiotes écarlates, et elles ressemblent alors à s’y méprendre à une juteuse baie. Pratique, lorsque l’hôte définitif du parasite est un oiseau frugivore. Le comportement de ces fourmis arboricoles est également altéré et elles se trouvent contraintes de se balader le postérieur complètement levé, les rendant ainsi aguicheuses à l’insu de leur plein gré. Sans compter que l’abdomen se détache beaucoup plus facilement des bestioles, la pauvre fourmi étant juste un transporteur d’un abdomen qui fait office de sac à parasites. La transformation les travestit au point que bon nombre de chercheurs humains avaient catégorisé ces fourmis twerkeuses sous le nom d’une autre espèce.
Exemple 3 - Les guêpes zombificatrices
Mais rien ne pourra, selon moi, dépasser les scénarios de manipulation comportementale réalisée par des guêpes parasitoïdes. À commencer par la guêpe Ampulex compressa.
Pour reprendre les mots d'Anand Varma, il s'agit d'une guêpe émeraude qui peut faire de la chirurgie cérébrale sur son hôte ! C'est une guêpe qui peut injecter son venin dans le cerveau d'un cafard. Alors que le cafard est paralysé, elle insère son dard dans son cerveau, cherche la partie qui l'intéresse et injecte un cocktail de venin spécialisé qui supprime la capacité du cafard de contrôler son propre comportement. Quand ses muscles redeviennent fonctionnels, il ne peut plus commander tout seul son corps. La guêpe le prend par une antenne et va le guider vers son terrier pour qu'il se fasse dévorer par sa progéniture.
Mais il y a encore plus fort !
L'araignée Leucauge argyra dessinée par Alain Prunier porte sur son dos la larve de la guêpe parasitaire Hymenoepimecis argyraphaga (dont la deuxième partie du nom latin signifie "mange les argyra" c'est à dire consomme l'araignée susnommée). Avant de se retrouver avec un asticot sur le dos, l'araignée fut paralysée par les sécrétions du dard d'une guêpe femelle qui eut alors le loisir de pondre un œuf unique sur l'abdomen de Leucauge argyra. Après l'éclosion, la larve munie de crocs acérés, s'agrippe sur son hôte et commence à lentement lui sucer les fluides vitaux. Au moment de sa métamorphose (la pupaison) la larve oblige l'araignée à lui construire une toile adaptée à sa transformation et non à piéger des insectes volants. La toile ainsi construite protège le cocon d'éventuels prédateurs. L'araignée n'est alors qu'une carapace vidée, tombée au sol ou accrochée pathétiquement au dernier de son fil de soie.
Et enfin, mon exemple préféré :
Un exemple déjà décrit sur ce blog (ici et là) mais aussi dans Moi, Parasite, où après avoir dévoilé que ces guêpes pondent des dizaines d'oeufs dans des chenilles de Piéride du Chou, j'ai écris que :
[...] lorsque les larves de Cotesia atteignent la maturité, elles s’extirpent brutalement de la chenille en déchirant sa peau de l’intérieur. La chenille, impuissante, survit cependant assez fréquemment à cette « naissance » traumatique. Une fois à l’air libre, les larves de guêpes entament leur métamorphose et tissent hâtivement leurs cocons de soie. C’est peu pour se protéger d’éventuels prédateurs ou d’hyperparasites, mais elles peuvent alors aussi compter sur l’assistance de leur victime. En effet, la chenille fraîchement mutilée ajoute malgré elle une couche supplémentaire de soie protectrice et maintient la garde autour des cocons.
Conclusion : on attend des films de zombies encore plus fidèles où un individu infecté survit à l'expérience traumatique de larves sortant de son corps, mais dont le comportement est altéré, l'obligeant à les défendre jusqu'à mourir d'épuisement !
Références :
Gomez-Alonso, J. (1998). Rabies : A possible explanation for the vampire legend. Neurology, 51(3), 856‑859. https://doi.org/10.1212/WNL.51.3.856
Senthilkumaran, S., Balamurgan, N., Sweni, S., Menezes, R. G., & Thirumalaikolundusubramanian, P. (2011). Hypersexuality in a 28-year-old woman with rabies. Archives of Sexual Behavior, 40(6), 1327‑1328. https://doi.org/10.1007/s10508-011-9788-3
Zombies dans la vraie vie : des condamnés à morts - vivants
(Le mardi 14/03/23, Alain Prunier et moi-même avons eu l'immense plaisir d'être invités par l'ALTEC à participer à une conférence live-sketchée au Théâtre de Bourg-en-Bresse sur le thème des Zombies. Une soirée précédée par l'élection du meilleur zombie étant venu assister à la conférence, organisé par l'association 100%. L'occasion était excellente car il s'agissait de l'anniversaire de la sortie de Moi, Parasite, le 14/03/18 ! Je vous propose donc de partager avec vous le Facebook Live (captation vidéo de la soirée), le diaporama, la mise en image de quelques questions posées à cette occasion, ainsi que les scans des dessins réalisés par Alain Prunier durant la soirée !)
Le Diaporama :
Les vrais zombies de la nature
Pour vous, Pierre Kerner, comment pourrait-on définir un zombie d’un point de vue biologique ?
Dans la pop culture, le zombie se réfère à un humain mort, revenu à la vie, et capable de transmettre son état de mort-vivant par morsure. Les zombies sont généralement partiellement décomposés, dépourvus de langage, de raison et souvent de conscience. Le mythe du zombie prend source dans la culture vaudou où il désigne un mort réanimé et sous le contrôle d'un sorcier. Les origines des zombies dans la pop culture sont très variées, du surnaturel, au virus en passant par les champignons, comme dans le jeu et la série The Last of Us :
J'ai tout d'abord rassuré l'audience (et le lectorat de ce blog) en annonçant que les zombies morts-vivants n'ont jamais été documentés par les biologistes. Par contre, des condamnés-à-mort vivants, dont le comportement est partiellement voire totalement contrôlé par un agent externe, ça existe. Même chez les humains ! En témoigne de pauvres victimes du virus de la rage :
En effet, la rage est le nom de la maladie provoquée par un Lyssavirus (du grec lyssa, « rage », personnification de la folie furieuse, de la frénésie destructrice et de la rage des animaux). Je vous invite à regarder cette fantastique vidéo de Kurzgezagt qui résume parfaitement les particularités de cette maladie et pourquoi certains aspects rappellent le mythe du Zombie :
Hormis la condamnation à mort que constitue la déclaration des symptômes de la rage, ce qui m'a surtout frappé c'est le fait qu'un virus puisse altérer le comportement de ses hôtes (augmentation de l’agressivité et hydrophobie). Pour ce dernier effet, il s'agirait de contractions involontaires du larynx empêchant la déglutition et qui, par réflexe pavlovien probablement, provoque une hydrophobie aiguë.
Cette hydrophobie apporterait un avantage non négligeable pour le virus dont la transmission se fait à travers la salive dont la production est accentuée pendant la maladie (et qui serait diluée si l'individu pouvait boire).
L'Hydrophobie est même l'un des noms qui désignait probablement des individus infectés par la rage dans l'antiquité. On pense ainsi que Galien avait déjà décrit des personnes infectés par la rage, et aurait aussi décrit d'autres symptômes encore plus étranges comme une libido accrue (confirmée par une récente étude publiée en 2011 concernant un cas d'une femme indienne de 28 ans) ou des érections intempestives. Tant et si bien que certains chercheurs pensent que la rage aurait pu non seulement inspirer le mythe du Zombie, mais aussi celui du loup-garou en encore des vampires.
Auriez-vous des exemples de parasitisme qui s’apparentent à de la “zombification”
Pour répondre à cette question, pour laquelle il fallait que je ne fournisse que 3 exemples max (vous verrez que j'ai un poil triché...), je me suis très largement inspiré d'un billet de blog publié ici décrivant les splendides clichés d'Anand Varma pour National Geographic. J'avais trié mes exemples du moins au plus impressionnant, en terme de manipulation comportementale :
Exemple 1 - Les champignons zombificateurs
N'en déplaise à la série The Last of Us, les champignons zombificateurs ne sont que sur la 3ème place de mon podium... Certes, la manipulation des fourmis du genre Camponotus par l'espèce Ophiocordyceps unilateralis est impressionnante.
Dans Moi, Parasite, elle est décrite ainsi :
Mais depuis, j'ai découvert un champignon dit entomopathogène (qui infecte les insectes) encore plus impressionnant : Massospora cicadina qui s'attaque aux cigales périodiques du genre Magicicada.
Non seulement ce champignon ampute les cigales infectées d'une partie de leur abdomen, mais s'il s'agit d'une cigale mâle, celle-ci va tenter de se reproduire avec toute cigale qui passe (mâle ou femelle). Cependant, ce comportement est aussi observé chez des cigales mâles amputées après prédation (qui sont donc ultrabadass) :
Exemple 2 - Les vers zombificateurs
Des manipulations comportementales encore plus subtiles sont réalisés par différents vers, comme le ver gordien Paragordius varius qui pousse des criquets à se noyer (voir l'histoire ici et là).
Ou encore les vers Myrmeconema neotropicum qui s'en prennent aux fourmis Cephalotes atratus :
Comme expliqué dans Moi,Parasite :
Exemple 3 - Les guêpes zombificatrices
Mais rien ne pourra, selon moi, dépasser les scénarios de manipulation comportementale réalisée par des guêpes parasitoïdes. À commencer par la guêpe Ampulex compressa.
Pour reprendre les mots d'Anand Varma, il s'agit d'une guêpe émeraude qui peut faire de la chirurgie cérébrale sur son hôte ! C'est une guêpe qui peut injecter son venin dans le cerveau d'un cafard. Alors que le cafard est paralysé, elle insère son dard dans son cerveau, cherche la partie qui l'intéresse et injecte un cocktail de venin spécialisé qui supprime la capacité du cafard de contrôler son propre comportement. Quand ses muscles redeviennent fonctionnels, il ne peut plus commander tout seul son corps. La guêpe le prend par une antenne et va le guider vers son terrier pour qu'il se fasse dévorer par sa progéniture.
Mais il y a encore plus fort !
L'araignée Leucauge argyra dessinée par Alain Prunier porte sur son dos la larve de la guêpe parasitaire Hymenoepimecis argyraphaga (dont la deuxième partie du nom latin signifie "mange les argyra" c'est à dire consomme l'araignée susnommée). Avant de se retrouver avec un asticot sur le dos, l'araignée fut paralysée par les sécrétions du dard d'une guêpe femelle qui eut alors le loisir de pondre un œuf unique sur l'abdomen de Leucauge argyra. Après l'éclosion, la larve munie de crocs acérés, s'agrippe sur son hôte et commence à lentement lui sucer les fluides vitaux. Au moment de sa métamorphose (la pupaison) la larve oblige l'araignée à lui construire une toile adaptée à sa transformation et non à piéger des insectes volants. La toile ainsi construite protège le cocon d'éventuels prédateurs. L'araignée n'est alors qu'une carapace vidée, tombée au sol ou accrochée pathétiquement au dernier de son fil de soie.
Et enfin, mon exemple préféré :
Un exemple déjà décrit sur ce blog (ici et là) mais aussi dans Moi, Parasite, où après avoir dévoilé que ces guêpes pondent des dizaines d'oeufs dans des chenilles de Piéride du Chou, j'ai écris que :
Conclusion : on attend des films de zombies encore plus fidèles où un individu infecté survit à l'expérience traumatique de larves sortant de son corps, mais dont le comportement est altéré, l'obligeant à les défendre jusqu'à mourir d'épuisement !
Bibliographie :
Hormis la (re)lecture de Moi, Parasite, je vous conseille celle de :
McAuliffe, K. (2016). This is your brain on parasites : How tiny creatures manipulate our behavior and shape society. Houghton Mifflin Harcourt. ISBN10: 0544192222
Lagrue, C. (2020). Les parasites manipulateurs : Sommes-nous sous influence? HumenSciences. ISBN10: 2379310785
Liens :
GuruMed - Morts-volant : sur le champignon hallucinogène qui poussait les cigales mâles à s’accoupler avec tout ce qui bouge même après avoir perdu leurs parties génitales
Références :
Gomez-Alonso, J. (1998). Rabies : A possible explanation for the vampire legend. Neurology, 51(3), 856‑859. https://doi.org/10.1212/WNL.51.3.856
Senthilkumaran, S., Balamurgan, N., Sweni, S., Menezes, R. G., & Thirumalaikolundusubramanian, P. (2011). Hypersexuality in a 28-year-old woman with rabies. Archives of Sexual Behavior, 40(6), 1327‑1328. https://doi.org/10.1007/s10508-011-9788-3
Par taupo, samedi 18 mars 2023. Lien permanent
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