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Comme quoi les biologistes sont de grands enfants...

Ce blog vous avait peut-être déjà mis la puce à l'oreille, mais les images qui suivent devraient vous le confirmer: les scientifiques sont de grands gamins... Et attention, il ne s'agit pas de n'importe quels scientifiques. La première image ci-dessous provient du laboratoire de Roger Y. Tsien, prix nobel de chimie en 2008 avec Osamu Shimomura et Martin Chalfie pour ses travaux sur la protéine fluorescente verte (la GFP).



Je pense que les quelques biologistes qui passent par ce blog auront immédiatement compris de quoi il s'agit et ils m'excuseront d'expliquer aux autres. Il s'agit en fait d'une plaque contenant un milieu nutritif et sur laquelle ont poussé 8 différentes souches de bactéries, chaque souche sécrétant une protéine fluorescente d'une couleur donnée. L'artiste (ou désœuvré) Nathan Shaner a donc étalé les différentes bactéries sur le milieu, qui ont poussé pendant une nuit pour donner ces grosses taches fluorescentes visibles à l'œil nu. Parallèlement au message envoyé aux profanes (les chercheurs ont du temps à perdre...), il faut noter l'exploit sous-jacent. En effet, ce résultat est l'issue de décennies de travaux acharnés pour comprendre le fonctionnement de la GFP et pour la détourner pour les besoins des biologistes. Cette protéine a été isolée chez une méduse bioluminescente, Aequorea victoria, et elle lui confère sa fluorescence verte. (Cette méduse peut émettre des "flashs" de lumière fluorescente verte). Une autre protéine, la dsRed, provient d'un corail et confère à l'animal une couleur fluorescente rouge. Roger Tsien a réussi a comprendre comment ces protéines émettaient une lumière fluorescente, mais a surtout réussi à les modifier de telle manière à ce que la lumière émise soit plus intense, plus durable, et surtout d'autres couleurs que le vert et le rouge. Ces protéines peuvent être ensuite synthétisées par n'importe quel organisme, pour peut qu'on sache comment réaliser de la transgenèse chez eux. Les bactéries qu'on observe dans cette image sont donc en train de produire des protéines modifiées de méduse et de corail. La classe, quoi!

C'est pareil pour cette image: alors qu'on pourrait croire que les chercheurs du Tokyo Institute of Technology qui ont produit cette poupée en cellules de foie humain, sont à interner illico à l'asile, il s'agit en fait d'une démonstration illustrant les avancées en matière de greffes d'organes cultivés en laboratoire.



En effet, à partir de cellules souches, ces chercheurs ont contrôlé la différentiation et la croissance des cellules en utilisant des micro-billes imbibées dans des substances comme du collagène ou des facteurs de croissance. En gros, les cellules qui entourent ces billes, en fonction de ce qu'il y a dessus, vont plus ou moins se développer autour. Cette poupée est donc le motif final après l'utilisation de 100.000 de ces billes. En utilisant ce système, on pourra éventuellement obtenir des organes de la bonne forme, à partir de cellules souches obtenues d'un patient nécessitant une greffe d'organe (et alors, l'organe obtenu sera parfaitement compatible pour le patient, plus de problèmes de rejet de greffe, et pas de médicaments immunosuppresseurs à prendre pour le restant de la vie). Encore une fois, la grande classe

Articles observations of a nerd:
poupée de cellules
paysage en bactéries

Annexes

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