Non, il ne s’agit pas d’une réplique tirée de “la cité de la peur 2” pour rebondir sur la précédente (“les castors lapons sont-ils hermaphrodites” pour les incultes), mais une question légitime après la découverte du fossile suivant:
Et il ne s’agit pas de n’importe quel type de fossile. C’est un coprolithe, un excrément fossilisé, ou caillou-caca… comme vous préférez.
Hormis faire glousser les retardés mentaux comme moi, les coprolithes sont d’une très grande utilité aux paléontologues, permettant de reconstituer le régime alimentaire de certains animaux en analysant la composition de ces fossiles. Le problème avec le coprolithe ci-dessus, c’est que selon Stephen Godfrey et Joshua Smith, les deux paléontologues ayant découvert dans la baie de Chesapeake le spécimen vieux de 18 à 8 millions d’années, selon eux donc, les incisions en diagonales seraient des empreintes de dents! Double indice de régime alimentaire (celui du défécateur et du défécophile)?
Pour en être sûr, les chercheurs ont réalisé une empreinte en coulant du silicone dans les fentes qui parcourent le coprolithe et ont obtenu ceci:
Plus de place au doute: ces experts ont bel et bien identifié les dents du coupable. Celui qui s’est mis à mâchouiller de la crotte, c’est certainement un requin et probablement Physogaleus (une espèce de requins Carcharhinidae disparue)
ou le requin tigre Galeocerdocuvier
S’ils ont si facilement identifié les suspects, c’est grâce à la connaissance des populations fossiles de requins qui hantaient la baie entre il y a 10 ou 20 millions d’années. En fonction de la forme des dents, ils ont réduit l’effectif de suspects par élimination jusqu’à nos deux coprophages potentiels.
Mais si nos suspects sont identifiés, le mystère reste entier car il n’a été nulle part décrit que les requins de cette taille affectionnaient des desserts de bouses!
C’est ainsi que nos deux chercheurs ont émis une hypothèse, un scénario qui pourrait expliquer ces empreintes tout en sauvant l’honneur (déjà récemment mis à mal) de ces féroces prédateurs marins.
Et comme d’habitude, un dessin vaut parfois mieux que dix lignes d’explication:
Illustration de T Schierer montrant un requin tigre qui, en se jetant sur sa proie, perfore ses intestins et malencontreusement mord dans son contenu...
Une histoire qui évoque une série policière non? Les auteurs excluent donc le comportement coprophage, notamment en remarquant que la partie la plus conséquente de la crotte n’a pas été ingérée. Une autre hypothèse peut être tout simplement qu’un requin (un poil débile pour le coup) a tout simplement goûté cette crotte, et a finalement décidé de la laisser telle quelle. Il avait certainement les crocs…
Reference: Godfrey, S., & Smith, J. (2010). Shark-bitten vertebrate coprolites from the Miocene of Maryland Naturwissenschaften DOI: 10.1007/s00114-010-0659-x
Les requins sont ils coprophages?
Non, il ne s’agit pas d’une réplique tirée de “la cité de la peur 2” pour rebondir sur la précédente (“les castors lapons sont-ils hermaphrodites” pour les incultes), mais une question légitime après la découverte du fossile suivant:
Et il ne s’agit pas de n’importe quel type de fossile. C’est un coprolithe, un excrément fossilisé, ou caillou-caca… comme vous préférez.
Hormis faire glousser les retardés mentaux comme moi, les coprolithes sont d’une très grande utilité aux paléontologues, permettant de reconstituer le régime alimentaire de certains animaux en analysant la composition de ces fossiles. Le problème avec le coprolithe ci-dessus, c’est que selon Stephen Godfrey et Joshua Smith, les deux paléontologues ayant découvert dans la baie de Chesapeake le spécimen vieux de 18 à 8 millions d’années, selon eux donc, les incisions en diagonales seraient des empreintes de dents! Double indice de régime alimentaire (celui du défécateur et du défécophile)?
Pour en être sûr, les chercheurs ont réalisé une empreinte en coulant du silicone dans les fentes qui parcourent le coprolithe et ont obtenu ceci:
Plus de place au doute: ces experts ont bel et bien identifié les dents du coupable. Celui qui s’est mis à mâchouiller de la crotte, c’est certainement un requin et probablement Physogaleus (une espèce de requins Carcharhinidae disparue)
ou le requin tigre Galeocerdo cuvier
S’ils ont si facilement identifié les suspects, c’est grâce à la connaissance des populations fossiles de requins qui hantaient la baie entre il y a 10 ou 20 millions d’années. En fonction de la forme des dents, ils ont réduit l’effectif de suspects par élimination jusqu’à nos deux coprophages potentiels.
Mais si nos suspects sont identifiés, le mystère reste entier car il n’a été nulle part décrit que les requins de cette taille affectionnaient des desserts de bouses!
C’est ainsi que nos deux chercheurs ont émis une hypothèse, un scénario qui pourrait expliquer ces empreintes tout en sauvant l’honneur (déjà récemment mis à mal) de ces féroces prédateurs marins.
Et comme d’habitude, un dessin vaut parfois mieux que dix lignes d’explication:
Illustration de T Schierer montrant un requin tigre qui, en se jetant sur sa proie, perfore ses intestins et malencontreusement mord dans son contenu...
Une histoire qui évoque une série policière non? Les auteurs excluent donc le comportement coprophage, notamment en remarquant que la partie la plus conséquente de la crotte n’a pas été ingérée. Une autre hypothèse peut être tout simplement qu’un requin (un poil débile pour le coup) a tout simplement goûté cette crotte, et a finalement décidé de la laisser telle quelle. Il avait certainement les crocs…
Reference: Godfrey, S., & Smith, J. (2010). Shark-bitten vertebrate coprolites from the Miocene of Maryland Naturwissenschaften DOI: 10.1007/s00114-010-0659-x
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Par taupo, mardi 16 mars 2010. Lien permanent