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[SSAFT Film Production Proudly Presents] Monterey Bay Aquarium

Méduse noire géante, Chrysaora achlyos
Je vous propose un nouvel opus de SSAFT Film Production, la rubrique où je vous présente mes œuvres photographiques et cinématographiques. Aujourd’hui, je vous invite à découvrir les sublimes créatures qui peuplent le magnifique Aquarium de Monterey Bay, situé en Californie.
Je sais, je sais, je vous ai déjà fait visiter un autre Aquarium à Boston, mais cette fois-ci, non seulement l’Aquarium est encore plus incroyable que le précédent, mais j’étais aussi muni de mon sublime joujou: mon Canon Rebel T2i (je fais pas de la pub, c’est juste que c’est un appareil de malade!). Car non seulement il prend de belles photos comme l’exemple de ce cliché de méduse noire géante ci-dessus, mais en plus, il permet aussi de faire des films de guedin:

Un conseil, visionnez la vidéo en 1080p


Pas mal hein?
Bon mais alors, qu’est ce qu’on y voit au juste dans cette vidéo?

Chrysaora colorata
Et bien celle-ci s’ouvre sur la nage gracieuse de Chrysaora colorata, une méduse endémique de la baie de Monterey et parée de bandes violettes sur sa cloche. Il n’est pas rare que dans la baie, ces méduses se voient également parées de crabes qui vivent accrochés sur la cloche. En effet, ceux-ci se nourrissent d’amphipodes, des petits crustacés qu’on a déjà admirés sur SSAFT, mais qui causent bien des dégâts sur ces méduses. Du coup, méduses et crabes vivent en bonne entente!  Les crabes apportent une défense efficace contre les amphipodes. Les méduses aux piqures particulièrement douloureuses offrent un abris bien utile aux crabes contre  ses prédateurs.

Pleurobrachia bachei
On continue ensuite avec un nouveau spécimen de cténophore (nous en avions vu un, Mnemiopsis leidyi, durant la visite du New England Aquarium) qui s’appelle Pleurobrachia bachei ou de manière plus culinaire, groseille de mer. On confond souvent les méduses et les cténophores et pourtant, il s’agit d’espèces appartenant à deux groupes distincts. Les cténophores se caractérisent le plus souvent par les 8 bandes ciliées qui longent la partie globulaire du corps et qui sont en fait composées d’une multitudes de cils battant régulièrement pour permettre au cténophore de se déplacer dans l’eau. Ce sont d’ailleurs les battement de ces cils qui génèrent, par réfraction de la lumière, ces phénomènes lumineux caractéristiques (LamSon, un article sur le sujet?). Ces cils ne produisent donc pas de la lumière et ce n’est que lorsque les cténophores sont illuminés pendant leurs déplacements que ces arc-en-cils apparaissent.

Chrysaora fuscescens
C’est ensuite une foule de méduses appelées Chrysaora fuscescens qui font leur apparition dans la vidéo. Et méfiez-vous des apparences: si elles ont l’air paisibles et inoffensives, c’est qu’elles cachent bien leur jeu. Ces méduses sont de furieuses prédatrices qui laissent trainer leurs tentacules et collerettes bardées de cnidocytes, les cellules à harpons urticants qui leur permettent de paralyser et agripper leurs proies. Et dans l’océan, personne ne vous entendra buller!

Phyllopteryx taeniolatus
Un petit hippocampe nous montre ensuite le chemin avant que l’on ne découvre un majestueux dragon des mers, Phyllopteryx taeniolatus. Je vous raconte pas ma joie, sachant surtout que j’avais déjà parlé de ces créatures incroyables sur SSAFT. J’étais tout fébrile car, si les dragons des mers communs portent mal leur nom et sont totalement extraordinaires, j’ai comme un faible pour leur espèce cousine, les dragons des mers feuillus Phycodurus eques. Allais-je enfin avoir la chance de voir ces improbables poissons? (bon, vu que vous avez déjà vu la vidéo, à ce niveau, il est un peu pourri mon suspens…)

Phycodurus eques 
C’était vraiment un moment magique. C’est typiquement le genre d’animaux, au camouflage si complexe, pour lesquels l’évolution a mené à une adaptation quasi parfaite à son environnement: les protubérances charnues qui parcourent le corps du dragon des mers (et dont on distingue quelques structures similaires chez Phyllopteryx taeniolatus) lui donnent l’apparence des algues qui constituent son lieu de vie. Il s’agit plutôt d’un avantage en tant que prédateur que proie, puisque le dragon des mers feuillus passe le plus clair de son temps à gober (bizarrement, il a perdu ses dents au cours de son étrange parcours évolutif…) divers crustacés, parfaitement dissimulé dans le varech.

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Je passe rapidement sur les différents spécimens qui montrent leur bout de nageoire: deux hyppocampes knysna (Hippocampus capensis) et un Syngnathe (pipefish en anglais) appelé Syngnathus leptorhynchus.

Sepia pharaonis
Puis c’est une seiche pharaonique, Sepia pharaonis, qui pointe le bout de ses bras et tentacules. Celle que j’ai filmée semblait d’ailleurs en pleine séance d’étirements… On remarque aussi le changement ultra rapide de couleurs de la peau dont est capable cette seiche: il y a en partie un phénomène d’iridescence sur la frange de son manteau, mais le reste de sa peau porte des chromatophores, des cellules emplies de pigments et dont la contraction fait varier la couleur, réflectivité et opacité. Je pense que le mieux que je puisse vous offrir, c’est un article dédié à ce phénomène trop Funky dans un proche futur!

Enteroctopus dofleini
Puis vient le moment de clore en beauté toute céphalopodienne cette visite filmée avec l’entrée majestueuse de la Pieuvre géante du pacifique, Enteroctopus dofleini. Cette espèce pèse en moyenne 15 kilos pour une envergure (longueur d’un bras) de 4,3 mètres. Ces 8 bras portent au total plus de 2000 ventouses (dont j’ai parlé ici) qui servent à la fois à agripper objets et proies, mais aussi à les gouter et les sentir. Vous remarquerez que le spécimen que j’ai filmé semblait particulièrement avide de me renifler…
Voila, c’est tout pour cette vidéo. Quelques spécimens curieux observés durant ma visite n’y apparaissent pas, comme ces poissons plats de la famille Citharichthys, caractérisés par leurs yeux situés sur la face gauche et leur capacité à se fondre dans leur environnement:

Citharichthys
Et cette sublime pastenague américaine qui m’a offert un aperçu de son anatomie:

Dasyatis americana
Remarquez que mon cliché fait pâle figure face aux exploits photographiques d’Henry Horenstein
Sur ce, je vous abandonne en espérant vous avoir procuré une envie de plonger dans l’océan.

Liens:
Monterey Bay Aquarium

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