Art

L'univers Lowbrow de Greg Simkins

 

(Article rédigé par Samantha Longhi, la squatteuse de Roosevelt Island, mais plus connue pour être la bloggeuse du site ami: Stencil History X)

 

Greg Simkins

 

C’est à l’occasion d’un voyage-découverte dans la ville de résidence du génial créateur de SSAFT que je prends le clavier pour vous dévoiler un monde à part : le mouvement Lowbrow ou Pop Surrealism illustré par un de ses jeunes représentants, Greg Simkins. S’ensuivra un bref aperçu historique qui finira de vous rendre accro…

 

 

Greg Simkins

Commençons par l’exposition envoutante qui se tient actuellement à la Joshua Liner Gallery à New York jusqu’au 1er juillet 2010 : Greg Simkins, « Inside the Outside ».

 

Greg Simkins 

Greg Simkins est né en 1975 à Torrance en Californie et comme tout jeune adolescent qui se respecte, il fait du skate. Et comme tout skateur qui se respecte, il fait donc rapidement du graffiti, sous le nom de Craola, initié par les CBS et WAI. La pratique du graffiti qu’il a aujourd’hui quasiment abandonnée (le cheminement classique du jeune rebelle devenu père de famille) lui a permis de passer naturellement de la bombe sur mur à l’acrylique sur toile et de maîtriser l’échelle et la composition des grands formats.

 

 

Greg Simkins

 

Il développe dès l’enfance une iconographie propre qui trouve ses origines dans son « overactive imagination » et peut-être selon son propre aveu dans un voyage à Hawaï qui l’aurait particulièrement marqué. Il y a fait alors la découverte d’une faune à la fois terrestre et sous-marine fascinante et d’une flore luxuriante qui se sont imprimées dans la case « créativité » de son cerveau. Une de ses références majeures reste par ailleurs Les Chroniques de Narnia (l’ouvrage de C.S. Lewis, pas les films…). Chaque peinture est ainsi un voyage à effectuer, une histoire racontée. Il noircit d’ailleurs depuis des années des carnets entiers avec les histoires liées à chacune de ses œuvres. Ces carnets restent inédits à ce jour...

 

Greg Simkins

 

En 1999, après des études au Studio Art de l’Université d’Etat de Californie de Long Beach, Greg Simkins démarre une activité dans l’illustration commerciale dans le champ du jeu vidéo et de la fringue. Il est vite repéré par des galeries alternatives telles que la Gallery 1988 et Upper Playground. En 2005, tout bascule. Greg Simkins se concentre entièrement sur son activité picturale et rencontre rapidement un succès indéniable sur le marché de l’art. Ses prix oscillent aujourd’hui entre $5000 pour une peinture de petit format et $30 000 pour un moyen format ou entre $600 et $1200 pour un dessin.

 

Greg Simkins

 

On considère que Greg Simkins fait partie du mouvement que l’on appelle Lowbrow –– ou peut-être un peu plus communément en France Pop Surrealism mais Lowbrow c’est quand même plus classe –– pour son iconographie, ses inspirations, et son traitement léché de l’image. Alors un peu d’histoire…

Le Lowbrow est né dans les années 70 en Californie et puise ses sources dans la contreculture américaine des comics et de la punk music notamment. Le magazine américain Juxtapox fondé par Robert Morris, en 1994, qui reste un des magazines les plus référentiels dans la street culture, donne une place centrale à ce mouvement et ses artistes. Ceux-ci se situent ainsi entre l’illustration underground, le tatoo, les comic books, les toyz.

 

Greg Simkins

Greg Simkins

Greg Simkins

 

Greg Simkins

 

Greg Simkins

Afin de rentrer de plain pied dans ce mouvement alternatif et fascinant, je vous conseille d’aller vous confronter (dans l’ordre svp) aux univers de :

 

- Joe Coleman qui développe son obsession pour les tueurs en série depuis cinquante ans ; le public parisien a pu découvrir son travail en 2007 au Palais de Tokyo, on dit que certains spectateurs n’ont pas encore pu sortir de leur cellule capitonnée à ce jour…

 

 

Joe Coleman, I am Joe’s Fear of Disease, 2001

 

- Mark Ryden que tout fan de Stephen King qui se respecte connaît déjà pour son travail d’illustration. En effet, après des études au Center College of Design de Pasadena, Mark Ryden réalisa des covers pour des petites gens tels que Mickael Jackson ou les Red Hot. Entre illustration commerciale et peinture, son exposition à la Michael Kohn gallery de Los Angeles en 2007 fut un succès historique, avec son œuvre "The Tree of Life » vendue pour la modique somme de 800 000 dollars.

 

 

Mark Ryden, Incarnation

 

- ou encore les Clayton Brothers qui sont incontestablement les jumeaux les plus torturés du mouvement ; après des études au même Center College of Design de Pasadena, les années 90 arrivent et les Clayton joignent leurs talents dans l’élaboration d’un univers pictural coloré, acidulé aux forts accents de contre-culture, entre peinture et illustration.

 

Juxtapoz leur a consacré un numéro spécial l’été dernier à l’occasion d’une rétrospective de leur travail au MMoCA (Musem of Madison Contemporary Art).

 

 

Clayton Brothers, Goodness Grapes

 

Ce minime échantillon vous aura mis le pied à l’étrier et attisera, je l’espère, votre curiosité pour aller vers des Gary Baseman, Tim Biskup et Mike Giant, preuves de l’interpénétration des univers dans le mouvement Lowbrow, large et infini.

http://www.garybaseman.com/

http://www.timbiskup.com/Site/You_Are_Here.html

http://www.mikegiant.com/

 

Pour aller encore plus loin :

Le site de Greg Simkins

http://www.imscared.com

Interview réalisée par le site web référentiel Fecal Face en octobre 2007

http://www.fecalface.com/SF/index.php?id=877&option=com_content&task=view

Juxtapoz Magazine

http://www.juxtapoz.com/

La Joshua Liner Gallery

http://www.joshualinergallery.com/

Et les galeries historiques :

http://www.nineteeneightyeight.com/

http://www.upperplayground.com/

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