Strange Animals

Lait Fraise

Lait Fraise
Voici la transcription de ma chronique pour l'émission 449 de Podcast Science dédiée à la couleur rouge.


Quand j’étais petit, j’adorais un petit jeu couillon, sous forme d’énigme, pour piéger mes camarades de classe. Ça commençait par des devinettes très simples :

  • De quelle couleur est la crème fraîche ? Blanche
  • De quelle couleur sont les nuages ? Blancs
  • De quelle couleur était le cheval blanc d’Henri IV ? Blanc
  • De quelle couleur est le lait ? Blanc
  • Qu’est-ce qu'elle boit la vache ?

Et, à mon hilarité juvénile, la plupart de mes camarades répondaient automatiquement, sans réfléchir - “du lait” - ce qui me permettait de me gausser de leur naïveté, bien qu’étant tombé dans le panneau moi-même lorsque confronté à cette énigme.
En effet, les vaches adultes boivent de l’eau et non du lait.
Mais, à ma grande frustration, certains copains ne se prêtaient guère à l’exercice et argumentaient que la crème fraiche pouvait tirer sur le jaune, que des nuages noirs ou roses pouvaient envahir le ciel ou enfin que le cacolac et le lait fraise n’étaient pas blancs. Disputes de récré mises à part, la dernière remarque m’a souvent interloqué et me poussait à me demander si du lait naturel pouvait arborer d’autres couleurs que le blanc? Dans le cadre de cette émission dédiée à la couleur rouge, je vous propose de me mettre en quête d’un lait écarlate ou à la rigueur, de couleur rose.
J’avoue qu’en préparant cette émission, je partais confiant car j’étais tombé il y a quelque temps sur un post facebook daté du 26 Juillet 2013 sur la Page Officielle de National Geographic, annonçant que le lait d’hippopotame était rose pétant.

Friday Fact: A hippo's milk is bright pink.


Allez hop, emballé c’est pesé, il me suffisait de trouver la raison pour laquelle ce lait est rose et j’avais une chronique toute faite. Mais j’ai très vite déchanté et dû, une nouvelle fois, fléchir les muscles de mon esprit critique pour discriminer le vrai du faux dans cette affirmation. Voulant tout d’abord documenter mon dossier de belles images de lait rose d’hippopotame, je me suis retrouvé rapidement confronté à de très nombreuses vidéos et images d’un lait d’hippopotame d’un blanc banal.

Hippopotame buvant du lait d'hippopotame


Qu’à cela ne tienne, puisqu’en consultant les commentaires du post de National Geographic, on peut lire plusieurs explications nous décrivant comment le lait, certes blanc de l’hippopotame, peut se teindre de rose en contact avec la sueur rouge de l’animal. Sueur rouge d’hippotame et lait blanc donnerait alors un lait rose. Cette affaire commençant à sérieusement devenir louche, un passage sur les sites de debunkage s’imposait, comme sur Snopes où j’ai enfin découvert le pot aux roses : le lait rose d’hippopotame est un mythe d’internet. Et cette histoire de sueur rouge? Partiellement correcte.
En effet, peu de mammifères sécrètent de la sueur pour réguler leur température comme le font les humains ou encore les chevaux (je vous renvoie à l’épisode 315 de Podcast Science où j’en parlais dans le cadre d’un dossier sur l'écophysiologie). Mais bien que l’hippopotame soit dépourvu de glandes sudoripares leur permettant d’évacuer de l’eau sur leur peau pour en diminuer la température par évapotranspiration, il est cependant capable d’exsuder une substance huileuse à partir de glandes subdermiques. Riche en acide hipposudorique et norhipposudorique, cette substance initialement incolore se met à rougir au soleil avant de prendre une teinte brunâtre en séchant.

"Sueur" rouge d'hippopotame"Sueur" rouge d'hippopotame"Sueur" rouge d'hippopotame

Cette substance agirait alors comme une crème hydratante, une lotion solaire protégeant des UVs et enfin un onguent antibiotique et antiseptique. Tout autant de propriétés cruciales pour la survie de ces animaux exposés aux rayons mortels du soleil et dont la peau est régulièrement bardée de plaies ouvertes.

gif tiré de Inside Nature's Giants Hippo - Season 4 Episode 1


Ceci étant dit, il ne s’agit donc ni de sueur et encore moins de sang, n’en déplaise à Pline l’ancien qui, dans son histoire naturelle, estimait que le surplus de sang de l’animal était évacué par des lésions qu’il s’infligeait volontairement, ce qui aurait donné l’idée aux égyptiens de la pratique médicale de la saignée.
Mais surtout, il est très peu probable que cette substance se mélange avec le lait des femelles hippopotames allaitantes, et les rares expériences de mélange de “sueur” d’hippopotame  et de leur lait sont peu concluantes.


Le biologiste David Wynick estime ainsi que l’acidité des pigments hipposudoriques rend peu probable le mélange avec les composés lactés (car comme nous l’apprenait Sirtin sur son blog, ajouter de l’acide, comme du citron, dans du lait crée des grumeaux).
Pouvons-nous donc enterrer l’idée de boire du lait rose, voire, comme le faisait cette publicité pour le tourisme Franc-comtois, se moquer des naïfs citadins qui pourraient croire qu’une telle boisson puisse exister ?

La Vache Rose


À en croire les commentaires des pages de debunking de cette histoire de lait rose d’hippopotame, le seul lait véritablement rose qui existe est celui… du Yak. Vous commencez à connaître la routine : yaka prendre la direction des sites de debunking pour vérifier si le lait de Yak est bien rose…
Et encore une fois, à première vue, il s’agirait d’un mythe puisqu’on trouve assez facilement des photos et vidéos de traites de yak dont le butin est blême comme je l’imagine serait le visage de ceux qui étaient persuadés de l’existence de lait rose de Yak.

Lait de Yak


MAIS, il y a pourtant du vrai qui se cache dans ce mythe. En effet, plusieurs sources  (Wikipedia, The Guardian ou encore Heifer International) évoque le fait que le lait de dri (la femelle du yak) change de couleur au fur et à mesure de la croissance de son veau.

Why buy a cow when you can get yak milk instead?

Ainsi, le premier lait de la dri, déjà accumulé dans ses pis en fin de gestation, a une composition assez différente du lait qu’elle produira pour son veau mature. On parle de colostrum lorsqu’on se réfère au premier lait et il est souvent d’une importance capitale pour la survie du veau, mais à vrai dire de tous les bébés mammifères. En plus de sa composition particulièrement adaptée au système digestif balbutiant du nouveau-né, le colostrum est aussi riche en anticorps permettant de booster son système immunitaire. Autre particularité du colostrum : arborer toute une variété de couleurs, jaune, orange ou chez le yak, rose car mêlé... à du sang. En effet, lors de la maturation des glandes mammaires avant la naissance, celles-ci deviennent plus perméables et les nombreux capillaires sanguins les entourant peuvent laisser échapper quelques globules rouges qui vont s’accumuler dans le lait colostral. Des chercheurs ont ainsi estimé que seul 0,4 mL de sang (une grosse goutte) suffit à teindre un litre de lait blanc en rose flashy.
Si ce phénomène est fréquent chez le yak, il n’est pas inconnu chez d’autres espèces de mammifères, à commencer par nos classiques bovins d’élevage, comme en témoigne une vidéo d’un fermier anglais ayant récolté des litres de lait colostral rose en 2013.


Mais curieusement, lorsque ces images de lait rose de vache ont tourné sur internet, elles ont cette fois-ci été détournées pour générer des fake news sur l’emploi supposé de substances javellisantes afin de blanchir le lait de vache naturellement sanguinolent et rempli de pus.

No, this is not milk for human consumption

Rassurez-vous donc, le lait colostral de vache (plus souvent orange que rose) n’est pas couramment dédié à la consommation humaine, mais peut valoir beaucoup aux fermiers qui le récoltent car précieux pour la survie des jeunes veaux.

Colostrum de vache

N’en déplaise aux instigateurs de la fake news précédente, le colostrum bovin a le vent en poupe ces temps-ci car vendu comme complément diététique miracle. On peut en trouver en poudre, en comprimé, en fromage ou en crème-glacé. Leur intérêt diététique ou pour la santé reste à prouver cependant.

Body Boost Colostrum

Si l’on parvient à naviguer entre ces pièges factuels des temps modernes, il est toutefois important de constater alors que le lait rose (si tant est qu’il est colostral), et bien ça existe! Et bien entendu, les humains ne sont pas exclus de l’affaire, car du sang peut s’épancher de la même manière dans le lait durant les premières tétées. Et si le phénomène d’un colostrum humain rubicond est rare (estimé à 0,1% des grossesses), il a été suffisamment documenté pour hériter d’un surnom médical : le syndrome des tuyaux rouillés (Rusty Pipe Syndrome en anglais ou RPS pour éviter de se prendre une mandale des mères concernées dont on pourrait comprendre la légitime colère).

Lait Colostral rouge HumainLait Colostral rouge Humain

Je pourrais ainsi me considérer victorieux d’avoir trouvé du véritable lait rose et clore prématurément cette chronique. Mais c’est mal me connaître. L’émission porte sur le rouge, et je vous trouverai du lait rouge, foi de Strange et Funky!

Mais pour y parvenir, il va falloir malmener quelques définitions afin de nous échapper du règne des mammifères. Pour cela, posons nous la question de savoir ce qu’est le lait. Stricto sensu, il s’agit d’une substance sécrétée par les glandes lactéales (qu’on appelle aussi glandes mammaires) pour alimenter les nourrissons et qui constitue une innovation évolutive caractéristique des mammifères. J’en profite pour dissiper deux préjugés concernant la lactation, à savoir en premier lieu qu’elle serait exclusivement maternelle (hormis les cas anormaux de lactation masculine chez les hommes (appelée galactorrhée) on peut citer le cas des mâles de certaines chauve-souris comme Dyacopterus spadiceus qui la pratiquent à partir de leur tétons fichés sur leurs aisselles)...

Dyacopterus spadiceus

En second lieu on pourra réfuter le fait que la lactation nécessiterait des mamelles supposées caractéristiques des mammifères (les mammifères monotrèmes comme les ornithorynques ou les échidnés s’en passent volontiers et suintent du lait à même la peau, sur des zones appelées aréoles).

Ornithorhynque allaitant (gif tiré du billet de Marie de La Boite à Curiosités à partir de CSIRO Science Image)

Une question saugrenue qu’on pourrait se poser, c’est s’il on peut trouver du lait chez d’autres animaux que les mammifères?  À une époque où l’on achète des laits de soja, d’amande ou de coco dans les rayons des supermarchés, j’espère qu’on me pardonnera d’en chercher chez d’autres animaux que ceux qui portent des poils. On se mettra alors en quête de substance nutritive, sécrétée par des parents, pour subvenir aux besoins de leur jeune progéniture. Après l’écoute d’un fantastique épisode du Podcast “Stuff to blow your Mind”, j’ai pu ériger une liste d’animaux capables de produire ces analogues lactés pour aboutir à la plus improbable des compilations.
Sachez ainsi qu’il existe plusieurs centaines d’espèces d’oiseaux capables de produire du lait de jabot. Chez les oiseaux qui en possède un, le jabot est une sorte de poche correspondant à un renflement de l'œsophage et qui sert généralement de zone de stockage de nourriture avant de passer dans l’estomac de l’animal, à proprement dit.

Anatomie interne d'un oiseau

Mais chez certaines espèces d’oiseaux, comme le pigeon, le flamant rose ou encore le manchot empereur, le jabot peut avoir une autre fonction : celle de sécréter une substance analogue à du lait. En effet, les cellules épithéliales formant la paroi du jabot produisent un fluide de consistance proche du lait caillé, essentiellement composé de lipides et de protéines. 

Lait de JabotLait de Jabot

Contrairement à la majorité des mammifères, ce sont ici les deux parents qui peuvent élaborer ce lait de jabot qui va être régurgité dans le bec de leur progéniture impatiente. Ce lait de jabot est crucial pour leur croissance et leur permet souvent de grandir à une vitesse spectaculaire, tant et si bien que certains scientifiques ont proposé d’en faire un complément alimentaire pour booster la croissance des poulets chez qui la croissance des poussins était accélérée de 38% lorsqu’alimenté au lait de jabot après éclosion.
Le fait que l’on trouve du lait de jabot chez plusieurs espèces d’oiseaux, et que les oiseaux sont les seuls dinosaures qui ont survécu à la grande extinction du crétacé-tertiaire, a poussé certains scientifiques à émettre l’hypothèse, très controversée, que certains dinosaures, notamment les dinosaures à bec de canard du groupe des Hadrosaures, auraient pu sécréter un lait de jabot pour alimenter leurs bébés dont les dents poussaient tardivement. À se demander si l’on aurait pas pu acheter du cacolac de Triceratops à l’entrée des attractions de Jurassic Park.
Plus étrange encore, et pour le coup parfaitement documenté : les sécrétions produites par les cécilies pour nourrir leurs petits. Les cécilies, ou gymnophiones, sont des amphibiens sans pattes, apparentées aux salamandres et grenouilles, mais à l’apparence d’un croisement entre un lombric et un serpent. Chez l’espèce Boulengerula taitana, une équipe de chercheurs a noté que les bébés fraîchement éclos étaient dotées de quenottes acérées...


Baillement de bébé cécilie

… qu’ils employaient pour dévorer la peau graisseuse de leur mère, qui devaient la régénérer tous les trois jours.


bébé cécilie dévorant la peau de leur mèrebébé cécilie dévorant la peau de leur mère


Si on inclut de la peau parmi les analogues de lait, ça commence sérieusement à devenir improbable. Et bien en réalité, on ne fait que s'échauffer car on pourrait aussi citer le mucus suintant sur les écailles du poisson Discus Symphysodon... 

Symphysodon "allaitant" ses petits

ou encore les ovaires tétés par les bébés du poisson vivipare Zoarces viviparus qui logent dans le système reproducteur de leur mère pendant leur développement.

embryons de Zoarces viviparus dans l'uterus de leur mère


Il existe même des analogues de lait chez les invertébrés et on pourrait citer l’araignée Toxeus magnus qui ressemble à une fourmi…

Toxeus magnus

… mais dont la particularité la plus curieuse est de nourrir ses bébés araignées d’une substance suintant de son sillon épigastrique.

"Lait" d'araignée

Les chercheurs ayant réalisé cette découverte supposent qu’il s’agit d’une sorte de jus d'œufs non fécondés permettant de nourrir les petits durant près de 40 jours.

Femelle Toxeus magnus allaitant ses petits


Chez d’autres arthropodes, on pourra citer les blattes vivipares de l’espèce Diploptera punctata dont le lait (produit dans le système reproducteur de la femelle) est si riche en protéine qu’il est considéré par certains comme un potentiel complément alimentaire (même si son innocuité reste à prouver).
Et pour finir mon exemple préféré, car parasitaire : la mouche tsétsé qui elle aussi est vivipare et accouche d’une énorme larve…

A Tsetse Fly Births One Enormous Milk-Fed Baby, KQED Science Deep Look

... nourrie à partir des sécrétions des glandes accessoires utérines de maman mouche.

glandes accessoires de la mouche tsétséglandes accessoires de la mouche tsétsé


Mais dans cette liste, quel serait alors l’animal qui produirait du lait totalement rouge? Et bien la réponse est… le flamant rose! À l’éclosion, les poussins du flamant rose n’ont ni le bec courbé, ni le plumage rosé caractéristique de leurs parents, car ils naissent gris avec un bec droit et court. Pour le plumage, vous savez peut-être déjà que sa couleur traditionnelle est dûe à leur alimentation, riche en crevettes salines qui sont elles-même gorgées de caroténoïdes. C’est donc progressivement, durant plusieurs années, que les plumes des flamants vont accumuler ces pigments pour prendre leur teinte rosée.


Mais le bec court des poussins n’est pas adapté au filtrage des crevettes et les parents flamants sont contraints de nourrir leurs petits d’un lait de jabot. Ce lait est donc non seulement riche en pigments de carotènes, mais aussi en globules rouges ce qui lui donne une couleur rouge brique et donne parfois l’impression que les flamants se bouffent entre eux.

Poussin de flamant rose recouvert de lait de jabot

Cette période de lactation est si intense que les deux parents peuvent progressivement perdre leur couleur rose en sacrifiant leurs réserves pour la croissance de leur petit.
Une vidéo internet a même fait le buzz récemment en persuadant des internautes qu’un flamant nourrissait son poussin du sang jaillissant d’une plaie ouverte du crâne de son congénère, alors qu’il s’agissait de deux parents ayant trouvé une méthode originale pour abreuver de concert leur progéniture.


Deux flamants "allaitent" leur poussin


Et sur cette révélation qui était loin d’être soupe au lait, je cesse d’agiter le chiffon rouge sur ces considérations pseudo-lactées.

Liens :
Lait rose et sueur rouge d’hippopotame
Is Hippo Milk Really Pink? Don't be Fooled! (Here's the Truth...)
Is Hippopotamus Milk Pink? 
Do hippopotamuses actually have pink sweat?
Pliny the Elder, The Natural History, BOOK VIII. THE NATURE OF THE TERRESTRIAL ANIMALS., CHAP. 40. (26.)—WHO FIRST EXHIBITED THE HIPPOPOTAMUS AND THE CROCODILE AT ROME.
Lait rose de vache/ de Yak
La Franche-Comté met en scène une ''incroyable vache''
Lait de yack — Wikipédia
Is Yak's Milk Pink? Trivial Tuesday
No, this is not milk for human consumption 
Laits de Jabot et laits non mammifères
Strange Milk - Stuff To Blow Your Mind 
Crop milk
Lait d'Araignée
Allaitement : les araignées aussi en sont capables
Not just mammals: Some spiders nurse their young with milk
Lait de poissons
Viviparous eelpout
If only fish had breasts
Lait de cafard
Cockroach Milk: Nutrition and Benefits
Lait de cafard — Wikipédia 
Lait de mouche
A Tsetse Fly Births One Enormous Milk-Fed Baby 
https://en.wikipedia.org/wiki/Hippoboscoidea
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nycteribiidae
Lait de Flamant
San Diego Zoo Animals - Flamingo
Truth Behind Viral Video of Flamingos Feeding 'Blood' to Offspring is Blowing Minds Online
Leche de Flamingo

Références :
Saikawa, Y., Hashimoto, K., Nakata, M., Yoshihara, M., Nagai, K., Ida, M., & Komiya, T. (2004). The red sweat of the hippopotamus. Nature, 429(6990), 363‑363. https://doi.org/10.1038/429363a
Mi, J. D., Zhou, J. W., Ding, L. M., Wang, L., & Long, R. J. (2016). Short communication : Changes in the composition of yak colostrum during the first week of lactation. Journal of Dairy Science, 99(1), 818‑824. https://doi.org/10.3168/jds.2015-9824
McGrath, B. A., Fox, P. F., McSweeney, P. L. H., & Kelly, A. L. (2016). Composition and properties of bovine colostrum : A review. Dairy Science & Technology, 96(2), 133‑158. https://doi.org/10.1007/s13594-015-0258-x
Playford, R. J., & Weiser, M. J. (2021). Bovine colostrum : Its constituents and uses. Nutrients, 13(1). https://doi.org/10.3390/nu13010265
Barco, I., Vidal, M., Barco, J., Badia, À., Piqueras, M., García, A., & Pessarrodona, A. (2014). Blood-stained colostrum and human milk during pregnancy and early lactation. Journal of Human Lactation, 30(4), 413‑415. https://doi.org/10.1177/0890334414539041
Kural, B., & Sapmaz, S. (2020). Rusty pipe syndrome and review of literature. Breastfeeding Medicine, 15(9), 595‑597. https://doi.org/10.1089/bfm.2020.0055
Gillespie, M. J., Haring, V. R., McColl, K. A., Monaghan, P., Donald, J. A., Nicholas, K. R., Moore, R. J., & Crowley, T. M. (2011). Histological and global gene expression analysis of the « lactating » pigeon crop. BMC Genomics, 12(1), 452. https://doi.org/10.1186/1471-2164-12-452
Else, P. L. (2013). Dinosaur lactation? Journal of Experimental Biology, 216(3), 347‑351. https://doi.org/10.1242/jeb.065383
Ostrovsky, A. N., Lidgard, S., Gordon, D. P., Schwaha, T., Genikhovich, G., & Ereskovsky, A. V. (2016). Matrotrophy and placentation in invertebrates : A new paradigm. Biological Reviews, 91(3), 673‑711. https://doi.org/https://doi.org/10.1111/brv.12189
Kupfer, A., Müller, H., Antoniazzi, M. M., Jared, C., Greven, H., Nussbaum, R. A., & Wilkinson, M. (2006). Parental investment by skin feeding in a caecilian amphibian. Nature, 440(7086), 926‑929. https://doi.org/10.1038/nature04403
Buckley, J., Maunder, R. J., Foey, A., Pearce, J., Val, A. L., & Sloman, K. A. (2010). Biparental mucus feeding : A unique example of parental care in an Amazonian cichlid. Journal of Experimental Biology, 213(22), 3787‑3795. https://doi.org/10.1242/jeb.042929
Skov, P. V., Sorensen, T. F., Ramlov, H., & Steffensen, J. F. (2007). Vascular arrangement and ultrastructure of the european eelpout Zoarces viviparus ovary : Implications for maternal–embryonic exchange. The Anatomical Record: Advances in Integrative Anatomy and Evolutionary Biology, 290(12), 1500‑1507. https://doi.org/10.1002/ar.20605
Chen, Z., Corlett, R. T., Jiao, X., Liu, S.-J., Charles-Dominique, T., Zhang, S., Li, H., Lai, R., Long, C., & Quan, R.-C. (2018). Prolonged milk provisioning in a jumping spider. Science, 362(6418), 1052‑1055. https://doi.org/10.1126/science.aat3692
Williford, A., Stay, B., & Bhattacharya, D. (2004). Evolution of a novel function : Nutritive milk in the viviparous cockroach, Diploptera punctata. Evolution & Development, 6(2), 67‑77. https://doi.org/https://doi.org/10.1111/j.1525-142X.2004.04012.x
Jennings, E. C., Korthauer, M. W., Hendershot, J. M., Bailey, S. T., Weirauch, M. T., Ribeiro, J. M. C., & Benoit, J. B. (2020). Molecular mechanisms underlying milk production and viviparity in the cockroach, Diploptera punctata. Insect Biochemistry and Molecular Biology, 120, 103333. https://doi.org/10.1016/j.ibmb.2020.103333

Ajouter un commentaire

URL de rétrolien : http://ssaft.com/Blog/dotclear/?trackback/868

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.


2270-4027