Chronique de la Tête au carré

Sur #laTAC - Pénis de Cirripèdes et Open Access


Dans le règne animal, le pénis le plus long jamais mesuré est celui de la baleine bleue, avec ses 2,4m de long en moyenne. Mais ce n’est pas grand-chose finalement par rapport à la taille de la baleine elle-même et ce qui est ironique, c’est que les animaux qui possèdent, proportionnellement les plus longs pénis vivent bien souvent accrochés sur les baleines. Guillaume Frasca, sur son blog La Science Infuse, nous explique que ce sont les balanes, petit animal hermaphrodite appartenant au groupe des cirripèdes, qui ont le plus long sexe proportionnellement à leur taille : jusqu'à 8 fois la taille de l’animal ! Ces crustacés, immobiles, ne peuvent pas se déplacer pour aller à la rencontre d'un partenaire. La taille de leur pénis est donc extrêmement importante pour parvenir à copuler. Mais tous les cirripèdes ne sont pas logés à la même enseigne. Par exemple le malheureux pouce-pied du Pacifique nord-est (Pollicipes polymerus) n'a pas la chance de posséder un organe aussi imposant: son pénis en pleine extension ne représente que 0,7 fois sa taille (environ 1,5 centimètre). Du coup, de nombreux chercheurs pensaient qu’ils n’effectuaient que de l’autofertilisation. Mais une équipe canadienne vient d’écarter cette hypothèse grâce à des tests génétiques de parenté sur ces animaux et proposent plutôt que les pouce-pieds largueraient leur sperme dans l'eau, s'en remettant par la suite à la marée pour porter ses gamètes jusqu'à ses congénères. Chacun sa technique donc!

Sujet beaucoup moins drôle mais qui a secoué la blogosphère scientifique le 11 janvier : le suicide d’Aaron Swartz à l’âge de 26 ans. Comme nous l’explique Tom Roud sur son blog Matières Vivantes, Swartz était largement inconnu du grand public et pourtant il a participé, dès son plus jeune âge, à la mise au point d’outils et de projets qui ont façonné considérablement l’internet qu’on connait aujourd’hui (les flux RSS, le Creative Commons, Reddit, etc...). C’était aussi un activiste qui s’est battu corps et âme pour que l’information soit libre d’accès sur internet. Il y a 2 ans par exemple, Swartz, alors étudiant à Harvard, s’est introduit au MIT pour télécharger 4.8 millions d’articles scientifiques sur la plate-forme JSTOR, dans le but de les publier en accès libre. Malheureusement pour lui, Swartz s’est fait prendre. Le MIT et JSTOR ont porté plainte mais lorsqu’ils ont réalisé qu’il ne s’agissait pas d’enrichissement personnel mais d’activisme pro accès libre, ils ont retiré leur plainte. Cependant le département de Justice américain n’a pas levé les poursuites qui auraient pu mener à une peine de 35 ans de prison et d’une amende d’1 million de dollars. Alors qu’une polémique virulente fait rage depuis plus d’un an autour de la politique d’édition des articles scientifiques, le suicide d’Aaron Swartz ne manquera pas de marquer les esprits, et, espérons-le, d’initier un débat de fond dans le monde académique.

Emission à réécouter ici.

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