Echidné

Echidné
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Des infos sur la bestiole
Des infos sur la voix

La bestiole sur laquelle vous venez de cliquer s’appelle un Echidné. Sous ce nom se cache en réalité deux genres d’espèces, les échidnés aux longs becs ou becs courbes (Zaglossus) et l’échidné au court bec (Tachyglossus). Car oui, les échidnés, comme leurs cousins ornithorynques, possèdent des becs. Un petit tour de la famille s’impose:
 

L’échidné de barton (Zaglossus bartoni)L’échidné de barton (Zaglossus bartoni)

L’échidné à longue trompe (Zaglossus bruijni)L’échidné à longue trompe (Zaglossus bruijni)

L’échidné de Sir Attenborough 

(Zaglossus attenboroughi) L’échidné de Sir Attenborough (Zaglossus attenboroughi) dont on ne connaît qu’un spécimen (le pas frais représenté plus haut)

Tachyglossus_aculeatus_side_onL’échidné à nez court ou australien (Tachyglossus aculeatus)


A son habitude, Vran a aussi réalisé (avec brio) une illustration d’un échidné sur son blog:
 

échidné

Le fait que les échidnés possèdent un bec est loin d’être la seule bizarrerie qui caractérise ces bêtes qui piquent. Une aubaine pour en parler sur SSAFT et évoquer leurs pics, leur langue démesurée, leurs œufs, le fait qu’ils se roulent en boule et, bien entendu, leur pénis
Dans la plupart de ces articles j’expliquais que l’on pouvait souvent confondre les échidnés avec d’autres mammifères du fait de leurs caractéristiques morphologiques si particulières. Les pics qui parsèment leurs corps se retrouvent par exemple chez les hérissons, les tenrecs ou encore les porcs-épics. Et pourtant aucun n’a hérité ces pics d’un ancêtre commun, ceux-ci ayant été acquis indépendamment au cours de l’évolution de leur lignée respective. C’est un exemple parfait d’un phénomène qu’on appelle la convergence évolutive.
Pour expliquer les convergences évolutives, les échidnés sont super pratiques puisqu’ils sont bourrés d’attributs morphologiques similaires à d’autres animaux. Il y a par exemple leur langue à faire pâlir de jalousie Gene Simmons du groupe Kiss. Les échidnés possèdent en effet une langue parfaitement adaptée à la cueillette d'insectes, 18 cm de langue pour 45 cm de longueur totale du corps!

Langue d'Echidné
Comme vous pouvez le découvrir dans les deux vidéos suivantes, les échidnés ne se servent pas de leur immense langue pour rouler des patins de compet’ mais pour dénicher et capturer de succulentes fourmis et termites:

ARKive video - Short-beaked echidna - 

overview 
ARKive video - Short-beaked echidna foraging
Encore une fois, les échidnés partagent cette fantastique langue avec les fourmiliers, les tatous, les pangolins, l’Aardvark, le Numbat ou même la chauve-souris Anoura fistulata, sans pour autant avoir hérité cette langue d’un ancêtre commun. Encore une manigance de cette convergence évolutive!
Rebelotte pour le roulage en boule dont sont capables les échidnés mais aussi les tatous, les pangolins, les hérissons, etc.
Comment suis-je donc si certain qu’il s’agisse à chaque fois d’une convergence évolutive? Et bien tout est une question de parenté. Si vous comparez un pangolin et un échidné par exemple, certaines ressemblances sont frappantes (ils se roulent en boule, ils se nourrissent de fourmis et de termites avec leurs grandes langues) et on aurait tendance à les mettre de prime abord dans la même famille. Mais ces ressemblances sont trompeuses et on sait que ces deux mammifères appartiennent à des groupes très éloignés en termes de parenté. Les pangolins appartiennent à une famille de mammifères placentaires appelés les Pholidotes. Les échidnés quant à eux n’appartiennent même pas à la lignée des mammifères placentaires! Ce sont des mammifères, certes, caractérisés notamment par la production de lait dans des glandes spécialisées, mais ils n’ont même pas de mamelles, le lait suintant directement sur leurs poils que viennent lécher les nouveaux-nés! Pire! Les femelles ne sont pas vivipares comme tous les autres mammifères où l’embryon se développe à l’intérieur de la mère. Les mamans échidnés, comme tous les monotrèmes, pondent des œufs!


oeuf d'échidnéoeuf d'échidné éclot

 

Et cette fois-ci, ce caractère similaire avec leurs cousins ornithorynques est bel et bien hérité d’un ancêtre commun. Pour suivre la suite de l’histoire, suivons les étapes du développement d’un échidné dans ces fantastiques vidéos de la BBC:
 

ARKive video - Short-beaked echidna egg and puggle
ARKive video - Short-beaked echidna 

puggle

Il y a également cet extrait du documentaire Comparative Biology Lactation:
 



Alternativement, vous pouvez aussi visionner la version (qui n’est probablement pas si scientifiquement exacte que ne le prétend le titre de la vidéo…)
 

 


Mais bon, j’imagine bien que si vous avez cliqué sur l’animation de l’échidné, c’est que vous avez été aussi intrigué par ce qui se passe sous la ceinture de l’animal… Heureusement que Vran nous a pondu (si vous me permettez de rester dans le cadre métaphorique des monotrèmes) un article sur le sujet:

 

 

La particularité de la reproduction des monotrèmes est qu’elle combine des caractéristiques mammifères et reptiliennes. Par exemple, et pour rester centrés sur notre sujet premier, le pénis de l’échidné est destiné exclusivement à l’éjaculation puisque l’animal urine par son cloaque (comme chez les serpents et lézards). Internalisé la majorité du temps, l’organe ne voit le jour que lors de l’érection et peut alors révéler sa forme surprenante. En effet, chez les monotrèmes, ainsi que la plupart des marsupiaux, le pénis est bifide (fourchu). Mais chez l’échidné, chacune de ses deux partie se divise à nouveau en deux, formant un gland quadruple à l’apparence d’une anémone. A chacune de ses extrémités, l’urètre se termine par une surface percée d’une multitude d’ouvertures (à la manière d’une pomme de douche) destinées à dispenser le sperme. Quatre orifices, c’est beaucoup, d’autant que l’échidné n’en utilise que deux à la fois. Car oui, c’est une autre curiosité (rappelant l’utilisation alternée des hemipenii chez les reptiles), lors de l’érection, deux des 4 extrémités de “l’anémone” se rétractent tandis que les deux restantes entrent en érection. Ainsi, le pénis adopte une forme de fourche à deux extrémités (seulement), parfaitement adaptée à la morphologie du sinus urogenital femelle et délivre efficacement son sperme.

 


Penis d'échidné


Penii d’échidné à gland quadruple en posture “anémone” (gauche) et fourche bifide (droite). Images : X - Johnston et al.

 



Fun Fact: pour en apprendre plus sur l’éjaculation des échidnés, des chercheurs ont dû apprendre à exciter des mâles. La technique trouvée par le zoologiste ci-dessous consiste à appuyer sur l’abdomen du mâle, ce qui semble lui plaire…
 


Pensez au boulot de ce chercheur quand vous avez envie de vous plaindre du votre… Ca donne tout de suite une certaine perspective…

Mais ce n’est pas tout! L’échidné nous réserve encore des doses de WTF! Les préférences sexuelles des mâles déjà, qui n’hésitent pas à se reproduire avec des femelles hibernantes… Il s’agit d’une conséquence probable de la compétition féroce qui existe entre mâles… Si féroce que certains naturalistes ont déjà vu des queu-leu-leu de 11 mâles poursuivant une femelle pendant plusieurs semaines!
Même les spermatozoïdes de l’échidné font leurs originaux! Au lieu de se la jouer solo, ils forment des groupes et nagent de manière synchronisée pour optimiser leur chance que l’un d’entre eux puisse féconder un ovule:

Tresse de spérmatozoïdes d'échidnés
En tout cas, vous en savez maintenant probablement plus que vous n’aviez jamais voulu en savoir sur les échidnés!

 

 

photo

 

 


Quand j’ai demandé à Alan quel était l’animal qu’il voulait doubler pour la bannière, il m’a tout de suite confié que le script lubrique de l’échidné l’inspirait beaucoup! Vous pouvez constater à quel point en écoutant ses multiples prises:
 



Alan, aka Professeur Von est l’ex-dictateur et co-fondateur de Podcast Science, actuel président du C@fé des Sciences et un sacré chic type à qui je dois énormément! Sur Podcast Science, il se présente ainsi:

Initiateur, co-fondateur et co-animateur avant même le premier épisode du podcast, Alan se passionne pour tout ce que la science propose, de la micro-biologie à l’astrophysique et au-delà. Affectueusement surnommé “Professeur Von” par ses amis de Niptech (le podcast tech qui a inspiré la formule de Podcast Science), ce touche-à-tout légèrement hyperactif vit à Lausanne, en Suisse. Geek la journée, il consacre une bonne partie de ses nuits et la plupart de ses week-ends à faire vivre ce podcast, entre deux activités avec ses (grands) enfants.



au delà de sa contribution en tant que doubleur, alan m’a soutenu admirablement dans mon activité de blogueur et cela depuis maintenant plusieurs années. Son enthousiasme sans faille est une des raisons qui me pousse à continuer de propager le strange et le funky! merci!

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