Strange Animals

Clione Limacina, le doux ange (ou démon) des mers


Il existe dans la nature, des créatures qui font rêver... Clione limacina en fait partie.

Clione limacina (c) by Alexander Semenov
A l'aide de ses expansions antérieures, cette petite créature de 5cm de long semble voler, tel un ange, dans les eaux froides et sombres de l'océan arctique. Ah mes aïeux, que de poésie. Regardez-la gentiment nager (voler?) dans l'eau:
 


Clione limacina, c'est beau hein?


Avec de la musique classique, c'est encore plus beau


Que de grâce, que de douceur! De quoi s'agit-il? D'un gastéropode, c'est à dire une sorte de limace, ou d'escargot si vous voulez... Je sais, c'est tout de suite moins glamour... Ce qui lui donne son apparence si particulière, c'est tout d'abord la perte de sa coquille, mais qui est assez répandue parmi les gastéropodes (le nom de son groupe, c'est gymnosomata, ce qui signifie "corps nu" en latin grec), mais le plus surprenant, ce sont ces "ailes". Il s'agit en fait d'une modification de sa partie ventrale (le fameux pied du gasteropode), où deux appendices, les parapodes, se sont aplatis et permettent à la clione de nager à des vitesses très rapides. Et elle en a besoin, puisqu'il s'agit d'un redoutable prédateur carnivore. Vous ne vous imaginiez pas que cette délicate limace puisse chasser? Et bien observez son comportement dans la vidéo ci-dessous:
 


Vidéo en japonais, c'est plus Funky...


Pas si sympa au final, le petit ange! Voici donc ce qui lui est sorti de la bouche pour dévorer son plat préféré, un autre gastéropode appelé Limacina helicina (une espèce très proche au final):

Clione limacina (c) by Alexander SemenovPrédation de Clione limacina sur  Limacina helicina (crédit photo Natalia Chervyakova)
Et oui, cette limace est un véritable monstre. Lorsqu'elle établit un contact avec sa proie, elle éjecte vivement ses six cônes buccaux (en moins de 100ms), qui sont en fait des tentacules dévaginables, puis elle s'agrippe à la coquille de Limacina et va la faire pivoter de telle manière à ce que l'ouverture de la coquille se présente à l'entrée de sa bouche. La bouche de Clione est d'ailleurs accompagnée de crochets de chitine, logés normalement dans des sacs gélatineux, mais qu'elle va ici sortir pour attraper sa proie. Elle va ensuite ronger lentement son déjeuner à l'aide de la langue très spéciale des mollusques, la radula. Elle prend son temps, puisqu'il il lui faut environ une demie heure pour nettoyer une coquille.

On dirait pas comme ça, mais ça mord
Quelques autres étrangetés de cet animal: il s'agit d'un organisme hermaphrodite (mais un peu comme tous les gastéropodes à vrai dire) et il a perdu ses branchies, les échanges respiratoires ne se faisant plus que par diffusion passive à travers sa peau gélatineuse.

Edit 2020 :
Trouvez d'autres images et histoires concernant la Clione dans cet article et cet autre billet sur un photographe les affectionnant particulièrement et qui nous offre également ces incroyables vidéos de cliones :


Références :
Swimming in the Pteropod Mollusc, Clione limacina. I. Behavior and Morphology. (PDF1 PDF2)
Satterlie RA, LaBarera M, Spencer AN (1985) Journal of Experimental Biology 116, 189-204.
Fast-Strike Feeding Behavior in a Pteropod Mollusk, Clione limacina Phipps
Hermans, CO et Satterlie, RA, Biol. Bull. 182: l-7 (PDF)

Sites web :
The Sea Slug Forum
Très belles photos de clione
Article Neat Animal of the Day
Article Zooillogix

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